Jeudi 2 février 2023
Bon nombre d’émetteurs passent encore par la case PDF pour leur DEU en xHTML. Mais c’est en train de changer ! Concevoir son document de référence dès le départ en HTML apporte de nombreux avantages, à commencer par le confort de lecture, mais peut aussi se traduire par des gains de temps et d’efficacité. Avec un support natif, le document continue en effet à évoluer sans devoir réitérer le balisage XBRL. Appréciable quand le périmètre des balises XBRL ne cesse d’augmenter.
Entretien avec Matthieu Garat, Directeur digital chez Labrador
Comment les émetteurs s’approprient le format xHTML ?
Les émetteurs se sont mis à l’ESEF. Pas le choix. Les DEU ainsi produits sous un format xHTML, le format des pages Web, ne sont pas encore tous à proprement parler digitaux. Il reste en fait beaucoup de progrès à faire pour améliorer la lisibilité et la transparence de ces supports financiers dans le nouveau format ESEF.
En fait, il y a deux écoles, deux voies possibles pour les entreprises.
La première consiste à faire une simple photocopie du support print / PDF. La présentation, même sous un format xHTML, est toujours sous contrainte : les pages A4, rigides, se succèdent les unes aux autres sous mode portrait. A cette présentation classique, viennent s’ajouter des visuels, des hors textes classiques.
Nous préférons, nous chez Labrador, la seconde école, qui prend doucement mais surement de l’ampleur : le document est dès le départ conçu en HTML. Ici, l’information financière digitale prend tout son sens.
« Une table des matières dynamique, une lecture naturelle, intuitive »
Quels sont les principaux apports d’un document conçu dès le départ sous format HTML ?
Ces apports sont très concrets ! Premier d’entre eux, le format natif xHTML est conçu pour une lecture digitale, sur écran. Le contenu s’ajuste selon la taille de la fenêtre, du périphérique : ordinateur, tablette, téléphone. Deuxième apport, le système de navigation permet d’avoir une table des matières dynamique et donc de passer de chapitre en chapitre sans se perdre en déroulant page par page. Je reviendrais aussi sur le confort de lecture. Le bon vieux PDF se lit sous mode portrait. Pas simple d’avoir la pleine page, à la bonne taille. Il n’y a plus de pages dans un document xHTML, ou plutôt une seule : une page internet avec des liens dynamiques. La lecture devient alors naturelle, intuitive puisque le document s’ajuste à la taille de l’écran sans pour autant réduire la taille des caractères qui restent lisibles (pas d’effet de zoom).
Pourtant les émetteurs restent majoritairement fidèles à la copie conforme du PDF…
Oui c’est encore vrai, mais ça bouge. Les natifs HTML sont de plus en plus nombreux. L’information digitale est en marche. De plus, le périmètre des balises XBRL ne cesse d’augmenter. Et là, avec le simple PDF, les émetteurs doivent à chaque fois recommencer l’opération de transformation et de balisage xHTML entrainant une vrai problématique de production et de délais. Avec un support natif, le document continue à évoluer sans devoir réitérer le balisage XBRL. Un vrai gain de temps, d’efficacité !
Enfin, les habitudes de lecture commencent à changer. Un PDF s’imprime, se télécharge, se lit, puis se perd avant de le télécharger à nouveau… Bon à savoir, un document xHTML peut « se savourer » hors connexion !
Propos recueillis par Beñat Caujolle