Jeudi 6/10/2022
Le Panorama de la Gouvernance 2022 EY et Labrador vient tout juste de sortir. Il s’agit de la 20ème édition. L’ensemble du CAC 40 et du SBF 120, soit 120 sociétés, 40 midcaps françaises appartenant au CAC All-Tradable 250, sans oublier 80 des plus grosses capitalisations boursières allemandes, britanniques, néerlandaises et italiennes, ont été passées au crible !
Il s’en est passé des choses depuis notre dernière édition. Premier enseignement identifié par Dominique Pageaud, Associé EY, Enterprise Risk, de ce Panorama : la gouvernance est de plus en plus mobilisée et plurielle. Elle en devient complexe et nécessite certaines clarifications. Elle est aussi le reflet de notre société actuelle, avec la part toujours plus importante de l’ESG, mais aussi le reflet du monde économique avec la montée en puissance des risques géopolitiques, encore insuffisamment pris en compte.
« L’ESG s’installe et se dissémine dans les différents niveaux de gouvernance »
Deuxième enseignement : oui, l’information concernant la gouvernance est de plus en plus accessible et communicante. Il faut toutefois veiller à toujours donner du sens pour l’ensemble des parties prenantes : des investisseurs aux salariés.
Troisième engagement, l’ESG s’installe dans la gouvernance. L’interaction est de plus en plus prégnante avec les comités opérationnels, avec, il faut le souligner, une fertilisation croisée entre les comités d’audit, de direction ou encore de rémunération. L’ESG s’installe et se dissémine dans les différents niveaux de gouvernance.
Quatrième enseignement : une communication sur les risques de plus en plus étayée avec une méthodologie plus riche et argumentée. Ce point reste toutefois un point de progrès.
Cinquième et dernier (il en faut bien un) enseignement : l’intégrité des affaires s’installe dans les préoccupations de la gouvernance avec des comités d’éthique et de compliance de plus en plus structurés.
Six points de vigilance
Six points de progrès ressortent de ces constats. Tout d’abord, être plus à l’écoute sur les risques climatiques et les risques géopolitiques, encore insuffisamment pris en compte.
Il faut ensuite travailler sur la montée en compétence des administrateurs sur le volet ESG et sur les profils de recrutement.
Le troisième point de progrès ressemble à une fausse question : les comités ESG / RSE planchent sur bon nombre de sujets, dont la feuille de route, mais vont-ils assez loin sur les liens entre la performance opérationnelle, la transformation de l’entreprise sur le plan de l’ESG et les décisions d’investissement ?
Quatrième point de progrès concerne la montée en compétence des comités d’audit sur les sujets ESG.
Pour le cinquième, nous retrouvons la nécessité de redonner du sens, notamment face au foisonnement de la réglementation qui ne doit pas peser sur la pertinence de l’information.
Le dernier point de progrès porte sur la pertinence des plans de continuité, face à la montée en puissance des risques géopolitiques.
« Plus de cohérence, de collégialité et de pédagogie »
En résumé, trois mots pourraient guider le travail à mettre en œuvre sur la gouvernance : plus de cohérence, de collégialité entre les différents organes de gouvernance et de pédagogie !
Beñat Caujolle